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LE PIQUE-NIQUE

LE PIQUE-NIQUE
Il y a une lueur qui entre dans mon esprit,
déposant sur l’heure le pique-nique d’un récit.
Il n’y a pas de moment hésitant,
pas d’écriture plus chantante que les murmures 
qui se penchent sur ses feuilles pures.

Ce n’est ni un aplat, ni une montagne, moins qu’une colline, 
juste une motte et je m’accompagne toujours de pensées 
qui m’abattent et me minent.

Dans mon petit filon de vie, je ne suis rien.
Bien qu’utile le matin quand la lueur me guide,
cette poudre à canon qui jaillit dans mes mains 
et dont je ne peux me défaire,
me lie à l’autel de mon repère.

Alors ma motte ce donne des airs,
elle se libère de tous ses êtres qui la croient simplette,
piètre passante sans fortune, riche de lacunes.
Je lève ma plume à ses mots que je sème,
à moi misérable que l’on dit, à la sotte que je suis.
Je n’entends que les canons jaillirent dans mon esprit,
déposant sur l’heure la lueur de mon écrit.

Je m’efforce chaque matin à entretenir la motte que personne n’envie.
Aucune ascension n’y sera faite 
et je réalise que ce pique-nique est un brin d’éternelle.
Je ne veux être ni un aplat sur lequel on glisse,
ni une montagne sur laquelle on s’agrippe.

Sous la motte que je me suis créée,
dans mon repère que je me suis forgée,
la lueur de mon esprit irradie dans tout mon être.
Ma persévérance usera mon cahier jusqu’à la dernière feuille 
comme la vie m’usera jusqu’à mon dernier souffle.
Le pique-nique de ce récit me nourrira sans fin.

Si mes mots arrivent jusqu’à vous,
mon cœur vous aura apporté un peu de ma lueur.
Je pourrais faire mieux que de simples phrases.
Je pourrai vous prendre dans mes bras et me sentir en phase.
Je pourrai me laisser embarquer et vous suivre sans broncher.
Vous déposerez alors sur mes joues une chaleur aimante,
cet instant non hésitant d’une affection touchante.
Ce bonheur que vous apporterez au pique-nique 
fera taire toutes ses mauvaises langues qui me hantent 
et comblera mes appétits.

Sans vous je ne saurais m’en sortir.
C’est pourquoi ma plume va prendre un nouvel élan,
créant un nouvel émoi,
sans motte, sans forge, sans autel.

Dans mon petit filon de vie je continue de filer mon fil.
Tel l’oisillon, je me laisse nourrir des dires de mon esprit 
où j’en dépose le recueil sur ses feuilles.
Je pourrais vous en lire ses lignes et prédire votre avenir.
À ma prochaine mue vous aurez la venue d’un nouveau menu.
Sous un chêne où vous m’attendrez,
je serais là à vos côtés pour vous conter la lueur de ce récit,
déposant sur l’heure la rosée d’un baisé 
d’une aimée que vous aurez sauvé.


Marie RECURT
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