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HONNEUR À LA CHANCE

HONNEUR À LA CHANCE
Le vol des mouettes passe au-dessus de ma tête.
Une légère ombre qui me frôle et s'échappe sur la plage.
Pas de vent aujourd'hui.

Honneur aux chanceux sans cerf-volant.
Vos pas vous porteront bien plus loin, car aucun fil ne les retient.
L'essentiel réside dans la simplicité.
Il y a des voiliers au fond à l'horizon, à peine aperçu, 
dans l'éclat des rouleaux de vagues qui se précipitent à mes pieds.
Les courants d'épidémies font baisser les grilles des restaurants.
Honneur aux chanceux qui ont prévu le goûter et la nappe où se poser, 
et profiter d'un temps encore nôtre, 
avant que ne sonne le couvre-feu de dix-huit heures.

Ramassons les coquillages que la mer nous offres.
Efforçons-nous d'apercevoir notre horizon, 
peut-être non loin des voiliers,
peut-être bien après.
L'imprévu doit faire en sorte que le simplement essentiel ne manque pas.
Les mouettes passent au-dessus de ma tête dans les dorures du soleil.
Elles volent haut dans le ciel, 
traversant les nuages voluptueux que les anges dessinent.

Heureux chanceux pouvant être si haut 
dans les plaines scintillantes d'étoiles et de nébuleuses.
Si votre regard se baisse et se pose sur nous, 
ayez une pensée bienveillante en ces temps troubles que la vie traverse ici.
Ayez un sentiment d'affection et de profond amour 
envers ceux partis trop tôt en l'espace d'une journée,
emportés par les courants d'épidémie, et qui vous rejoignent.

Pas de vent aujourd'hui.
Une légère ombre plane sur nos têtes.
Heureux chanceux qui, haut comme trois pommes, 
marche dans le sable mouillé en portant son seau et sa pelle.
Cet enfant que je vois devant moi, dans ce temps encore mien, 
ignore le mal qui nous frappe.
Faisons le nécessaire pour que ce que nous vivons soit dit au passé.
Que ce petit bambino puisse construire son château de sable, 
bien après dix-huit heures,
et que j'en admire son étendue.
Qu'il puisse prendre sa famille dans les bras sans que la mort ne les fauches.
Qu'il apprécie un repas en terrasse de café.
Qu'il ne porte le masque que pour carnaval.

À nous de prendre la chance de voir demain serein.

Marie RECURT
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